[spectre] Art, Power, State --after Social
Louise Desrenards
louise.desrenards at free.fr
Tue Sep 21 06:29:11 CEST 2010
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Au colloque Jean Baudrillard / Traverses, Alain Touraine, qui d'autre
part avait fait partie du jury de l'HDR sur travaux de Jean
Baudrillard à la Sorbonne ("L'autre par lui-même, habilitation" éd.
Galilée, 1987), revint notamment sur l'essai, en tombeau aujourd'hui
incandescent : "A l'ombre des majorités silencieuses ou la fin du social"
(Cahiers d'Utopie, 1978, à l'Imprimerie quotidienne) où Baudrillard
mentionnait le caractère implosif des masses du fait de leur
neutralité, masse d'incertitude que peut-être les catégories
xénophobes et racistes qui nous frappent aujourd'hui entreprennent de
diviser pour en désactiver le risque, en y installant les certitudes
de la bonne et de la mauvaise identité, pour les réduire.
[ Baudrillard nous regarde
http://www.criticalsecret.com/n15/index.php?cat=Jean_Baudrillard
éléments biographiques et bibliograhie intégrale ]
Alain Touraine : "J'assume Baudrillard à 100%".
Après avoir rappelé que lui-même avait écrit "La société invisible" en
1974, "Mort d'une gauche" en 1979, et "L'après socialisme" en 1980, et
que le social étant sacrifié l'objet de la sociologie tel qu'il put
défendre cette discipline en 1974 ("Pour la sociologie") a disparu. A
la question que reste-il à défendre ? Il a répondu rien [nous sommes
nus] il n'y a plus que le droit à défendre, il ne reste que le droit à
défendre : le droit d'exister par exemple. Puis de conclure que s'il
avait toujours éprouvé une proximité avec le travail de Baudrillard
dont il était toujours resté informé, il avait pu considérer que
certains actes lui aient posé problème, mais qu'à tout relire et
reprendre, face au monde tel qu'il est devenu, il n'y a plus qu'à
assumer Baudrillard complètement. A la question du genre chez Jean
Baudrillard il a répondu par le trangenre qui est l'objet même de la
séduction telle que Baudrillard en installe un concept duel
féminin/masculin -- double mais sans antagonisme, (donc non dualiste)
précisera plus tard Sylvère Lotringer -- de la réalité vivante et de
la réalité philosophique. A la question du complot de l'art c'est plus
tard Boris Groys ("Du nouveau, essai d'économie culturelle" éd.
Jeannine Chambon, 1995 -- seul ouvrage traduit de l'allemand en
français) qui répondra par une anthropologie de la modernité se
dépouillant de l'anecdotique, dont l'objet du dénuement subtil est le
vide, et l'abstraction absolue l'objet nul ; la critique ne peut donc
être que nulle elle-même, sinon comme un complot contre l'art dans
lequel elle s'immisce par cette performance, complot contre la nullité
( état pataphysique ) par l'absence d'objet de la critique, donc
critique nulle (projet pataphysique), et hommage à l'art contemporain
comme complot du vide contre l'histoire (objet pataphysique), l'art
contemporain étant le point extrême de l'art moderne, à approcher
selon l'adage inversant celui de Leibniz : "pourquoi rien plutôt que
quelque chose ?" -- question que l'on peut se poser à propos de l'art
comme de l'abstraction des échanges dans les sociétés contemporaines .
-- Jean-Paul Curnier intervenant à la même table et partenaire de
Baudrillard par des textes dans Le complot de l'art a confirmé ensuite
l'intention pataphysique de la performance, et non une réclamation de
la valeur, s'agissant au contraire de l'effondrement de la valeur.
Autre pôle performatif du rien duel avec celui de Jean-Yves Jouannais
("Artistes sans oeuvres" et surtout "L'idiotie. Art. vie. politique -
méthode"). Une stratégie poétique activiste en performance médiatique,
par conséquent. Il rappela comme le malentendu le plus souvent fut
total, au point que Tonka l'éditeur put être attendu dans une école
d'art par des pancartes "fasciste, dehors !"
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