[spectre] Appel à projets/Call for participation - POLLUTION - Hors Série/Series 2009 - Limite/Deadline: 31/10

Marika Dermineur marika at incident.net
Mon Sep 21 01:07:37 CEST 2009


Appel à projets 2009 d'INCIDENT sur le thème de la POLLUTION.
Date limite d'envoi des oeuvres: 31 octobre 2009.

Merci de bien vouloir nous envoyer par mél (incident at incident.net):
- Une description de l'oeuvre
- Une courte biographie
- Votre oeuvre (ou son url).
Attention: seules les oeuvres utilisant activement les technologies
(interactivité, générativité, flux du réseau, etc.) seront retenues.

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INCIDENT's Call for Participation on the theme: POLLUTION.
Deadline: October 31st 2009.

Thank you to send us by email (incident at incident.net):
- A description of your work
- A short biography
- Your work (or its url)
Nota bene: only the works using technology (interactivity, generativity,
networks, etc.) will be selected.

http://incident.net
incident at incident.net

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POLLUTION
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(english below)

Depuis quelques années, la prise en compte écologique est parvenue au
premier plan des préoccupations humaines. La pollution, liée à une
intense activité humaine, qui s'est accélérée ces 50 dernières années,
est à l'origine des bouleversements environnementaux mettant en péril
l'équilibre de l'écosystème planétaire.

Dans l'univers médiatique contemporain, la notion de pollution
intervient dès lors qu'un message est altéré, transformant ou rendant
difficile sa réception. D'un autre côté, la pollution apparaît aussi
dans la transformation qu'elle opère sur le message, comme un élément
révélateur d'un trop grand polissage du flux hypermédiatique
contemporain. Dans la question environnementale, la pollution indique un
excès, une saturation, qui constitue donc un indicateur et une mise en
garde à plus de "précaution" et de prise en compte des écosystèmes.

La pollution est un fait nouveau qui apparaît avec la révolution
industrielle. Son appropriation, sa représentation par les artistes est
donc aussi un fait nouveau. Si visuellement, on peut en trouver des
représentations chez William Turner (dont les travaux sont de nos jours
utilisées par des scientifiques pour modéliser les changements
climatiques), c'est surtout chez les expressionnistes que le motif de la
pollution comme excès apparaît dans toute sa force de représentation:
les toiles urbaines de Georg Grosz, les violentes déconstructions
cubistes, sont autant de signes d'une cacophonie urbaine naissante à la
fin du 19e siècle.

Si la pollution renvoie instinctivement à un brouillage visuel
représenté par le déversement des fumées des nouvelles industries
lourdes du 19e siècle, c'est aussi l'apparition d'un nouvel
environnement sonore saturé de bruits qui rend compte de transformations
importante dans l'espace vital de l'être humain. Hors de toute passivité
face à ce nouveau fléau, Luigi Russollo s'enthousiasme dans "l'Art des
bruits" de l'apparition de nouvelles formes sonores, de bruits, que ses
contemporains ne tardent pas à s'approprier. Ces nouvelles formes sont
un miroir évident d'une société plus nerveuse, souvent urbanisée, où la
pollution des machines est devenu l'environnement de vie des contemporains.

La pollution enfin est corollaire de notre commerce quotidien avec
l'électricité et le numérique qui transportent nos oeuvres de l'esprit
en les transformant. Le propre même de ces nouvelles technologies de la
communication est de transposer les médias en d'autres signaux, en
d'autres codes, modifiant, déteriorant au passage l'information, donc en
quelque sorte la polluant.

La pollution n'est pas toujours matérialisable par une altération
visible de notre environnement: d'autres formes de pollution émergent,
invisibles, et qui ont des effets induits dont nous sommes encore peu à
même de mesurer les répercussions: pollutions électromagnétiques rendues
audibles par Robin Rimbaud dans son projet sonore "Scanner", saturations
cognitives dans le déferlement informationnel du réseau internet,
transformation du regard face aux déferlement d'images numériques
errodées par leur transcodage.

Entre destruction visible et révélation d'un fourmillement invisible de
formes microscopiques, le motif de la pollution innerve l'intégralité de
notre rapport à notre environnement, plus encore dans notre commerce
quotidien avec les machines dont l'apparente inocuitée cache des
répercussions fortes sur la transformation du genre humain.

Texte de Claude Le Berre.

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english
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POLLUTION
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In recent years, concerns about the environment have reached the
forefront of human concerns. Pollution, a result of the intense human
activity which has accelerated in the last 50 years, is at the origin of
the environmental changes that currently put in danger the global ecosystem.

In the contemporary media universe, the notion of pollution becomes
apparent in the alteration of messages or signals, by transforming or
impeding their reception. At the same time, pollution also appears as a
transformation which operates on the message, revealing the
over-polished nature of the contemporary media stream. In the physical
environment, pollution indicates excess and (over)saturation, acting as
an indicator and a warning for greater consideration of the ecosystem.

Pollution's significance dates back to the industrial revolution.
Likewise its appropriation and representation by the artists is also a
relatively recent phenomenon. If we can find visually representations in
the work of William Turner (whose pieces are today used by scientists to
model climate change), it is particularly with the expressionists that
the concept of pollution as excess appears in all its strength of
representation: Georg Grosz's urban paintings, and the violent
deconstructions of the Cubists are indeed clear signs of the urban
cacophony at the end of the 19th century.

If pollution sends us back instinctively to a visual static represented
by the smoke produced by the new heavy industries of the 19th century,
it is also the appearance the new saturated noise environment that
speaks to the significant transformation of the living space of the
human being in the era. Irrespective of the generally passive response
to this plague, Luigi Russollo is inspired in "The Art of Noises" by the
appearance of new sound forms that he and his contemporaries did not
delay appropriating. New forms such as his are a clear sign of a
sensitized, often urbanized society, where the pollution by machines
became and integral part of the people's environment.

The very purpose of new technologies of communication is to transpose
one form of media into signals, into other codes, modifying and
degrading the information, and thus in a sense polluting it. Pollution
is in the end a corollary for our daily work of using electricity and
digital technology, modifying our works of the mind by transforming them.

Pollution is not always realized through a visible change of our
environment: other forms of pollution appear, sometimes invisible, and
which have repercussions which we still have difficultly measuring. For
example: electromagnetic pollution made audible by Robin Rimbaud in his
sound project "To scan", the cognitive saturations in the informative
flow of the Internet, and the transformation of the regard in the face
of the endless flow of digital images degraded by their transmission.

Between visible destruction and the impact microscopic effects, the
question of pollution impacts at every level our relationship to our
environment, especially in our daily interactions with machines where
visible innocuousness often hides strong repercussions for the
transformation of the human race.

By Claude Le Berre.



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