[spectre] from the justice: the question of the death
Louise Desrenards
louise.desrenards at free.fr
Wed Apr 19 17:49:42 CEST 2006
French only (sorry; please to translate locally)
Ce texte à la Presse, sur la question de Moussaoui :
Quand on se pose le problème public de savoir si on peut ou non
condamner à mort quelqu'un, non pour un passage à l'acte contre la société
ou contre un semblable, mais pour délit de mauvaise pensée contre la
société, alors c'est que la déclaration universelle des droits de l'homme
est prescrite.
Non seulement la question discriminante de la liberté de penser dans les
sociétés matérialistes, qui distinguent nécessairement l'acte et la parole
et en quoi consiste la base même de la tolérance de l'autre, mais a fortiori
la question de la peine de mort pour délit de penser, quand la plupart du
monde occidental a décidé d'en finir légalement avec l'injustice de la peine
de mort par le pouvoir judicaire, même dans les cas extrêmes.
Ce sont les seuls faits notoires à informer dans la Presse, et radicalement
par devoir, à propos de ce délayage médiatique résigné, donc scandaleux, sur
la condamnation à mort éventuelle de Moussaoui.
Et cela quoique l'on pense de l'islam ou du libéralisme. C'est très clair.
Pour ma part, et sans avoir même à afficher mon opinion sur le contexte ni
sur l'environnement d'une telle éventualité politique, car de toutes façons
elle innove contre les engagements universels des démocraties ou des post
démocraties (ou des républiques et des post républiques), comme nous
disposons encore à ce jour si je ne m'abuse de l'Organisation des
Nations Unies qui se déclare à l'enseigne des droits universels et en
informe dans son site même : je suis deux fois contre (une fois pour
l'exécution des droits universels, et une fois parce que
j'appartiens à un pays qui s'est délié de la justice légale de la peine de
mort), deux fois contre la condamnation à mort de Moussaoui.
Et je pense que si le contraire de la sauvegarde de sa vie dans ce cadre,
(sans préjuger en même temps de la question de la prison qui est un autre
débat sur le contexte), même du fait d'un pays qui n'a pas rompu avec la
peine de mort pourvu qu'il prétende être encore moindrement représentatif
des droits universels et devant les défendre à ce titre (ne serait-ce que
devant son propre peuple et plus encore devant les autres), ce
franchissement incompatible avec les engagements symboliques de la justice
des autres pays de l'occident, liés par des pactes de sécurité, ne serait
pas sans conséquences préjudiciables à toute autre cause des droits par la
loi.
Conséquences non seulement préjudiciables en confortant les pays qui ne
respectent pas ces droits et en les poussant à ne pas s'y soumettre vu son
propre abus, mais encore et d'abord, sans aucun doute, dans les pays qui
ayant porté ces droits au sommet de l'humanité (après avoir été localement
exemplaires de les intégrer dans le dispositif de leur pouvoir judiciaire),
auraient notoirement assumé ce dépassement, à propos du procès de Moussaoui,
au lieu de combattre avec énergie et sans délai pour et sur le principe même
des droits de l'homme qui inscrivent la liberté de penser : même pour
Moussaoui.
Et je pèse bien mes mots quand je dis cela car Moussaoui n'est pas un sous
homme (on voit les sources d'un tel registre) tel que la Presse est en train
de le présenter : mais d'abord un homme comme toi, comme moi, qui
concrètement n'a tué personne ni donné l'ordre à quiconque de le faire à sa
place.
L/A
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