[spectre] Detroit midnight notes
Louise Desrenards
louise.desrenards at free.fr
Mon Apr 17 06:20:42 CEST 2006
A text by cassquarter to interest us (answer to my recall on the actual
French events)
Translation by my own so please to correct me if I have made countersense (I
am so sorry of my bad Anglophone speaking)
Un texte qui nous intéresse de la part de cassquarter, (réponse à son
interpellation de mon fait à propos des manifestations et de la grève
générale contre le CPE en Fr)
Traduction Fr par mes soins, c’est à dire très relative vu mon
a-n-alpha-bêtiz-ation anglophone ; de plus, j’ai traduit “domestic equity
capital” par capitaux intérieurs propres car je ne savais pas si le terme
anglophone signifiait précisément le PNB ou le PIB ; à mon avis Boggs parle
de PIB et les rédacteurs de Monthly review de PNB. Et cassquarter les
dépasse dans une déconsruction logique des indicatifs économiques élargie
aux réalités sociales critiques.
Et de toutes façons merci de me corriger si vous trouvez des contresens.
Rappel pour info :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_national_brut
En économie, PNB est le sigle de Produit National Brut.
Le PNB est la valeur totale de la production finale de biens et de services
des acteurs économiques d'un pays donné au cours d'une année donnée. À la
différence du PIB, le PNB inclut les revenus nets provenant de l'étranger,
c'est-à-dire le rendement sur les investissements faits à l'étranger moins
le rendement sur les investissements étrangers faits dans le pays. Le PNB
est national parce qu'il reflète la valeur ajoutée produite par les
résidents du pays en question (principe de nationalité) mais il n'est pas
intérieur parce qu'une partie de cette valeur ajoutée est produite à
l'étranger (le PIB est lui basé sur le principe de territorialité). Le PNB,
de même que le PIB, inclut la TVA du pays, ce dont la légitimité est
contestée.
▪ PNB = PIB + solde extérieur
▪ PNB = PIB + revenus des facteurs en provenance de l'extérieur -
revenus des facteurs versés à l'extérieur
http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_intérieur_brut
Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la valeur totale de tous les
biens et services produits dans un pays donné au cours d'une année donnée.
C'est aussi la mesure du revenu provenant de la production dans un pays
donné. On parle parfois de production économique annuelle ou simplement de
production.
Afin d'éviter que la même production entre plus d'une fois dans le calcul,
ne font partie du PIB que les biens et services finaux, ceux qui servent à
produire d'autres biens étant exclus. Par exemple, le blé avec lequel on
fait le pain est exclu, mais non le pain
Le produit intérieur brut représente le résultat final de l’activité de
production des unités productrices résidentes. C'est un agrégat des comptes
nationaux, obtenu en additionnant des grandeurs mesurées par catégories
d’agents (ménages, entreprises, administrations).
En France, il est apparu après la Seconde Guerre mondiale, tout comme la
Comptabilité nationale, à un moment où la priorité était de reconstruire et
de moderniser le pays. Le PIB sert souvent d'indicateur de l'activité
économique d'un pays; le PIB par habitant, quand à lui, sert d'indicateur au
niveau de vie.
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Liens des références (notes fr)
http://en.wikipedia.org/wiki/James_Boggs_(activist)
http://www.boggscenter.org/
http://www.monthlyreview.org/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thorstein_Veblen
Notes de Detroit à minuit
Following his discussion of the 1960s black movement in "From
Rights to Power" Monthly Review Nov. 1983, James Boggs elicited noteworthy
comments from the editors. In what had all the trappings of a dispute about
the origin and function of foreign investment, the editors of Monthly Review
(Paul Sweezy and Harry Magdoff) took exception with two assertions that
Boggs made regarding the disposition of the economy during that era of
turbulence.
Après sa discussion sur le mouvement noir des années 60 dans
"Des droits au pouvoir” dans la revue Monthly review de novembre 1983, James
Boggs a obtenu des commentaires remarquables des rédacteurs. En quoi se
trouvaient toutes les chausses trappes d’une dispute à propos de l’origine
et de la fonction des investissements à l’étranger, les rédacteurs de
“Monthly review” (Paul Sweezy et Harry Magdoff) se firent remarquer avec
deux affirmations de Boggs concernant la disposition de l'économie pendant
cette ère de turbulence.
>
The first assertion referred to the export of domestic equity
capital. Boggs stated: "We will not allow them to send capital that comes
from our labor out of the country; we need it at home to rebuild our
communities and our deteriorating bridges, sewers and transport systems."
And the second assertion spoke to the condition of labor as a consequence of
new and novel modes of accumulation and circulation. Boggs announced:
Today's rebellions will not work anymore because U.S capitalism in its
present stage of multinational capitalism no longer needs our labor, no
longer feels the need to placate us with social reforms, doesn't care
whether we or our communities or even our country survives or goes under."
Sweezy and Magdoff responded to both assertions with a five-pronged
argument.
La première affirmation se rapportait à l'exportation des
capitaux intérieurs propres. Boggs dit : "nous ne les laisserons pas envoyer
hors du pays le capital qui vient de notre travail ; nous en avons besoin à
la maison pour restaurer nos communautés, nos ponts, nos égouts et nos
systèmes de transport abîmés." Et la seconde affirmation concernait l'état
du travail par suite des actuels et nouveaux modes d'accumulation et de
circulation. Boggs déclara : les révoltes d'aujourd'hui ne fonctionneront
plus parce que le capitalisme des États-Unis à son stade actuel de
capitalisme multinational n'a plus besoin de notre travail, il n’éprouve
plus le besoin de nous calmer avec des réformes sociales, il ne s'inquiète
pas que nous ou nos communautés ou même notre pays survivent ou
s’abaissent." Sweezy et Magdoff répondirent aux deux affirmations avec un
argument cinq fois mordant.
In taking up the issue of the export of domestic capital,
the Monthly Review editors begin by expounding, " the fact that more capital
is obtained from the rest of the world as a result of foreign investment
than is exported from the United States." "This can be seen", they say, "in
the following data for the period 1970-80." Their data shows that the flow
of investment capital from the United States to the third world was $8.0
billion. The data also shows the return flow from the third world to the
United States, in dividends, interest, branch profits, management fees and
royalties, to be the sum of $63.7 billion." "Clearly", they argue, " the
flow of money is from the third world to the United States, not the other
way around", as Boggs suggested. They go on to say, "in addition to the
almost $64 billion sucked out of the third world, the multinational
corporations during the same years reinvested $23.3 billion of earnings that
were made and retained in the third world. Thus, the growth of direct
investment in the third world is financed not so much by the export of
capital as by the reinvestment of retained earnings (and by funds raised in
the host countries)." "The plain truth", the Monthly Review editors conclude
"is that direct foreign investment does not represent a depletion of U.S
capital," as Boggs suggested, but a source of capital growth obtained by
extracting the surplus of the third world."
Concernant la question de l'exportation du capital intérieur
propre, les rédacteurs de Monthly Review commencent par exposer : "il est un
fait qu’il soit obtenu du reste du monde davantage de capital résultant de
l'investissement à l’étranger qu'il n’en est exporté des Etats-Unis." "Ceci
est visible", disent-ils, "aux données suivantes concernant la période
1970-80." Et leurs données de prouver que le flux des capitaux
d'investissement depuis les Etats-Unis vers le tiers monde a été de 8,0
milliards de dollars ; les données montrant également le retour du flux du
tiers monde vers les Etats-Unis, dans les dividendes, l’intérêt, les
bénéfices de secteur, les honoraires de gestion et les royalties, soit une
somme de 63,7 milliards de dollars." "Clairement", argumentent-ils,
"l'écoulement de l'argent va du tiers monde vers les Etats-Unis, non selon
l’autre voie", comme Boggs le suggérait. Ils poursuivent, disant : "en plus
des presque 64 milliards de dollars aspirés au tiers monde, dans les mêmes
années les sociétés multinationales ont réinvesti 23,3 milliards de dollars
de revenus qui ont été faits et sont restés dans le tiers monde. Ainsi, la
croissance de l'investissement direct dans le tiers monde n’est pas tant
financée par l'exportation de notre capital que par le réinvestissement des
excédents non distribués (et par des fonds accrus dans les pays d'accueil)."
"la vérité plate", concluent les rédacteurs de Monthly Review “est que
l'investissement étranger direct ne représente pas une dilapidation du
capital des Etats-Unis”, comme Boggs l’a suggéré, “mais une source de
croissance du capital obtenue par l’extraction de l'excédent du tiers
monde."
Having shown that the preponderant flow of capital is from the
third world to the United States; Sweezy and Magdoff take up the implication
in Boggs's first assertion that the export of domestic equity capital
results in its depletion. First, they have established that the reinvestment
of retained earnings on initial foreign investment represents, not a
depletion of U.S capital, but a source of capital growth. Secondly, they
insist, "there is no shortage of domestic capital. The amount of money
absorbed in corporate mergers and in real estate operations, stock market
and futures speculation etc. could go a long way 'to rebuild our communities
and our deteriorating bridges, sewers and transport systems.' They add,
"obviously, capitalists don't invest in these needed and useful projects
because they produce too little or no profits."
Après avoir prouvé que le flux du capital prépondérant vient du
tiers monde aux Etats-Unis, Sweezy et Magdoff prennent en compte
l'implication de la première affirmation de Boggs selon laquelle
l’épuisement du capital intérieur propre proviendrait de son exportation.
D'abord, ils établissent que le réinvestissement des excédents non
distribués de l'investissement étranger initial ne représente pas une
dilapidation du capital des États-Unis, mais une source de croissance du
capital. Deuxièmement, ils affirment : "il n’y a aucun manque du capital
intérieur. Le montant d'argent absorbé dans des fusions de sociétés et dans
les opérations immobilières, le marché des actions et la spéculation etc.. à
long terme pourraient même permettre de reconstruire nos communautés et nos
ponts, égouts et systèmes de transport détériorés.' Ils ajoutent,
"évidemment, les capitalistes n'investissent pas dans ces projets
nécessaires et utiles parce qu'ils produisent trop peu ou pas de bénéfices."
The other implication in Boggs' first assertion, is that the
export of domestic equity capital results in the closing down of factories
in the United States. The Monthly Review editors maintain "that only a small
fraction of overseas investment results in the closing down of factories in
the host country. By far the largest part of foreign investment is devoted
either to extracting and processing local agricultural and mineral resources
or to supplying high-priced goods for the indigenous upper strata." They
recognize, however, that this is not "to deny that in a number of
manufacturing industries a large percentage of their production has been
shifted to low-wage countries, and that severe difficulties for the
displaced workers have thereby ensued."
L'autre implication de la première affirmation de Boggs était
que l'exportation des capitaux intérieurs en actions propres avait comme
conséquence la fermeture des usines aux Etats-Unis. Les rédacteurs de
Monthly review maintiennent que "seulement une petite fraction des
investissements d'outre-mer proviennent de la fermeture des usines du pays
de provenance. La partie de loin la plus grande de l'investissement à
l’étranger est consacrée aux ressources agricoles, d’extraction minérale et
de traitement locales, ou à fournir les marchandises chères pour les couches
sociales indigènes supérieures." Cependant, elles reconnaissent impossible
de “nier que dans un certain nombre d’industries manufacturées un grand
pourcentage de la production a été déplacée vers des pays à bas salaire et
que de ce fait des difficultés graves pour les ouvriers déplacés se sont
ensuivies."
>
With regard to Boggs' second assertion, which is that of the
condition of labor bereft of wages and social reforms; Sweezy and Magdoff
argue that, " even though mass unemployment persists, it is nonetheless also
true that 85 to 90% of the labor force is employed and very much needed by
capital to obtain and enlarge its profits." Secondly, they go on to say in
the same vein " without a doubt the move of certain industries abroad has
increased the number of jobless workers. In addition, the spread of
automation is contributing to an even larger extent to the unemployment
problem." However they say, "neither of these factors would have been
disastrous if the production of goods and services had increased
sufficiently to absorb the displaced workers and the new entrants to the
labor force. As frequently emphasized in these pages (of Monthly Review),
the major reason for unemployment has been the onset of Stagnation". They
conclude by articulating "The failure of capitalism is most clearly seen in
its inability to grow at a high enough rate to reach and sustain full
employment, not to mention its inability to provide the kinds of goods and
services needed for the health and welfare of the people."
En ce qui concerne la seconde affirmation de Boggs, celle sur
l'état du travail dépourvu de salaires et de réformes sociales, Sweezy et
Magdoff argumentent du fait que : "même si le chômage de masse persiste, il
est néanmoins également vrai que 85 à 90% de la main-d'oeuvre soit utilisée
et très nécessairement par le capital pour obtenir et agrandir ses
bénéfices." Deuxièmement, ils continuent en disant dans la même veine "sans
aucun doute le mouvement de certaines industries à l'étranger a augmenté le
nombre d'ouvriers sans emploi. En outre, la diffusion de l'automation
contribue à un degré plus élevé encore au problème du chômage." Toutefois
ils disent : "ni l'un ni l'autre de ces facteurs n'aurait été désastreux si
la production des marchandises et ses services avaient augmenté suffisamment
pour absorber les ouvriers déplacés et les nouveaux débutants de la
main-d'oeuvre. Comme fréquemment souligné dans ces pages (de Monthly
review), la raison principale du chômage fut le début de la stagnation ".
Ils concluent en articulant ensemble : "l'échec du capitalisme est à voir
plus clairement dans son incapacité de croissance des taux à un niveau assez
haut pour atteindre et soutenir le plein emploi, pour ne pas mentionner son
incapacité de fournir le genre de marchandises et de services requis pour la
santé et le bien-être des gens."
The editors of Monthly Review understood the origin
and function of foreign investment in terms of the contradictory and
complementary, mutually reinforcing alternations of the economy. And James
Boggs, in his role as an interlocutor in a Monthly Review discourse on Race
and Class, understood the origin and function of foreign investment in terms
of a black movement, in its passage from Rights to Power, constituted as a
racially diverse and sexually liberated yet racially intolerant and sexually
moralistic Social Capital.
Les rédacteurs de Monthly review ont compris l'origine
et la fonction des investissements à l’étranger dans les termes de la
contradiction et de la complémentarité renforçant mutuellement des
alternances de l'économie. Et James Boggs, dans son rôle d’interlocuteur
cadré par le discours de Monthly review sur la question de la race et des
classes sociales, a interprété l'origine et la fonction de l’investissement
à l’étranger selon un passage de son ouvrage “Des droits au pouvoir”, dans
les termes du mouvement des Noirs conçu comme un capital social racialement
divers et sexuellement libéré, pour commencer racialement intolérant et
sexuellement moraliste.
It is from the long shadow of history that Boggs'
first assertion serves as the site for the mutual recognition of both the
growth of capital and the shortage of capital, at the same time, that it
eternally addresses the dimensions of a life-time stored non-independently
in the form of domestic equity capital. And that Boggs' second assertion
also serves as the site for the mutual recognition of both the extraction
of labor and the depletion of labor, at the same time, that it perpetually
expresses the dispositions of a body in and under the condition of labor.
Il en va de la grande ombre de l'histoire que la
première affirmation de Boggs tienne lieu de la reconnaissance mutuelle à la
fois de la croissance du capital et du manque de capital, en même temps que
cela voue éternellement la forme du capital intérieur propre aux dimensions
d’une longevité stockée de façon non indépendante. Et que la seconde
affirmation de Boggs tienne également lieu de la reconnaissance mutuelle à
la fois de l'extraction du travail et de la dilapidation du travail, en même
temps que cela exprime perpétuellement les dispositions d’un corps dans et
sous les conditions du travail.
Speaking posthumously, (from a space where speech has not
ceased to be disorderly and fearless) James Boggs might begin by
proclaiming: The $ 8.0 billion which represents the flow of investment
capital from the United States to the Third world is only a net figure. This
net figure, as the editors have conceded, is the equity capital exported
less repatriated capital. Noticing how the editors make their presentation
more compelling by itemizing the $ 63.7 billion that is the return flow from
the third world to the United States, Boggs may wonder why they didn't
itemize the aggregate flow of investment capital from the United States to
the Third world? Boggs might suggest the following: that Sweezy and Magdoff
adjusted their data in a way that excluded repatriated capital from the net
figure. In other words, they excluded the exported equity capital that
failed. Or, put another way, they excluded the direct foreign investment
that records the many unsuccessful and unsustainable investment performances
(miscalculations, disasters, treachery, foreign resistance, domestic tariffs
et. al.) "But that is still not the whole story", Boggs may surmise. The
Monthly Review editors excluded repatriated capital for perhaps another
reason. The growth of direct foreign investment is obtained by extracting
the surplus of the Third world. Now, in order to extract this surplus, an
appeal must be made to something that is only tacitly assumed in the
argument of the editors: a strategic context within which the military
capacities of a nation-state might be most advantageously utilized. "The
plain truth" Boggs might pronounce; is that hegemony must be appealed to in
order to carry out absolute surplus-value extraction. On the other hand,
repatriated capital introduces the disturbing possibility that surplus-value
extraction is not guaranteed by a nation's military prowess, which, in any
case, may quite suddenly become incapacitated.
Conversation posthume, (depuis un espace où la parole n’a pas
cessé d’être désordonnée et courageuse) James Boggs pourrait commencer par
proclamer : les 8,0 milliards de dollars que représente le flux des
capitaux d'investissement des Etats-Unis au tiers monde est seulement une
figure nette. Cette figure nette, comme les rédacteurs l’ont reconnu, est le
capital exporté en actions propres à déduire de celui rapatrié. Notant
comment les rédacteurs ont rendu leur présentation plus précise en
détaillant le retour du flux de 63,7 milliards de dollars du tiers monde
vers les Etats-Unis, Boggs pourrait-il se demander pourquoi ils n'ont pas
détaillé le flux global des capitaux d'investissement des Etats-Unis au
tiers monde ? Boggs pourrait suggérer ce qui suit : Sweezy et Magdoff ont
ajusté leurs données d'une manière qui exclut de la figure nette le capital
initial rapatrié. En d'autres termes, ils excluent les capitaux en actions
propres exportés qui auraient échoué. Ou, pour le voir autrement, ils
excluent l'investissement direct à l’étranger qui compte les nombreuses
exécutions d’investissement insoutenables et non réussies (erreurs de
calcul, désastres, trahison, résistance étrangère, tarifs domestiques et
autres...) "mais ce n'est encore pas l'histoire tout entière", pourrait
conjecturer davantage Boggs : les rédacteurs de Monthly review ont peut-être
exclu le capital initial rapatrié pour une autre raison. La croissance de
l'investissement direct à l’étranger est obtenue en extrayant l'excédent du
tiers monde. Maintenant, afin d'extraire cet excédent, un appel doit être
fait à quelque chose qui n’est que tacitement assumé dans l'argument des
rédacteurs : un contexte stratégique dans lequel les capacités militaires
d'un État-nation pourraient le plus avantageusement être utilisées. "La
vérité plate" que Boggs pourrait prononcer : l'hégémonie doit être requise
aux fins d'effectuer l'extraction absolue de l’excédent-valeur. D'autre
part, le capital rapatrié présente la possibilité inquiétante que
l'extraction de l’excédent-valeur ne soit pas garanti par la prouesse
militaire d'une nation, qui, de toute façon, peut soudainement devenir tout
à fait frappée d’incapacité.
When the Monthly Review editors insist that there is no
shortage of domestic capital, Boggs would qualify that by uttering: in the
50s and 60s the surplus capital that the United States made available was
largely domestic in origin, however since the 70s, the surplus capital that
the United States requires is not preponderantly domestic, but foreign or
global .or multinational. The editors go on to support their claim regarding
the surfeit of domestic capital, by suggesting that the money absorbed in
corporate mergers and in real estate operations, stock-market and futures
speculation etc. could go a long way "to rebuild our communities and our
deteriorating bridges, sewers and transport systems." In response, Boggs
might enunciate: the absorption of money into financial assets mystifies a
great deal of the itinerary of Capital. It mystifies the broader "mise en
scene" where the creation of money is not synonymous with the creation of
value. The creation of money measures and celebrates,(when it can
confidently expect) the creation of value. The Monthly Review editors add
that "obviously capitalists don't invest their surplus in needed and useful
projects like rebuilding our communities and our deteriorating bridges,
sewers, transport systems because they produce too little or no profits."
Boggs might confess: this statement may hold true in the empirical realm of
economic data sets and abstracts, but not when facing reality as a coercive
principle of rationality. Boggs might recall: all during the 70s and 80s,
what the city underwent passed far beyond any simple characterization of
benign neglect. If asked to comment on the current acceleration of urban
investment in downtown Detroit, Boggs wouldn't miss an opportunity to reveal
that local decision-makers and the media aren't really ready to talk about
why urban investment has become so urgent. And how, in the interval of
awkward silence, this urgency gets mobilized in activities and euphemisms
that fight blight and hopelessness and revitalize neighborhoods and the
spirit of community. Boggs may speculate: if the Cass Corridor, for
instance, has become a target for geographical and technological
recomposition it is probably due, in large part, to the combined and
cumulative effects of a configuration of investment (and repression) derived
from a strategic, and often, hidden alliance of capitals, both domestic and
foreign.
Quand les rédacteurs de Monthly review insistent sur le fait
qu'il n'y a aucun manque de capital intérieur, Boggs qualifierait cela en
avançant : dans les années 50 et 60 le capital de plus value que les
Etats-Unis ont rendu disponible était en grande partie d'origine intérieure,
cependant depuis les années 70, le capital de plus-value que les États-Unis
exigent n'est pas principalement l’intérieur mais l’étranger ou global — ou
multinational. Les rédacteurs continueraient à soutenir leur déclaration
concernant la surabondance de capital intérieur, en suggérant que l'argent
absorbé par des fusions de sociétés et dans les opérations immobilières, le
marché des actions et la spéculation etc. pourrait à long terme permettre
"de reconstruire nos communautés et nos ponts, égouts et systèmes de
transport détériorés." Dans la réponse, Boggs pourrait déclarer :
l'absorption de l'argent dans les actifs financiers mystifie la majeure
partie de l’itinéraire du capital. Elle mystifie "la mise en scène" plus
large où la création de l'argent n'est pas synonyme de la création de la
valeur. La création de l’argent seulement mesure et célèbre la création de
valeur (quand cela peut être attendu en toute confiance). Les rédacteurs
mensuels de revue ajouteraient que "évidemment les capitalistes
n'investissent pas leur excédent dans des projets nécessaires et utiles
comme reconstruire nos communautés et nos ponts, égouts, systèmes de
transport détériorés, parce qu'ils produisent trop peu ou pas de bénéfices."
Boggs pourrait admettre : cette déclaration peut être vraie dans le royaume
empirique des jeux de données économiques et des résumés, mais non en
faisant face à la réalité comme un principe coercitif de rationalité. Boggs
pourrait rappeler : tout ce que la ville a subi pendant les années 70 et 80
est bien au-delà de n'importe quelle caractérisation simple d’une négligence
bénigne. Si des remarques sur l'accélération actuelle de l’investissement
urbain dans la ville de Detroit lui était demandées, Boggs ne manquerait pas
l'occasion de révéler que des décideurs locaux et les médias ne sont pas
vraiment prêts à parler du pourquoi l'investissement urbain est devenu si
urgent. Et, dans l'intervalle de silence maladroit, comment cette urgence
est mobilisée dans des activités et des euphémismes qui se battent avec la
ruine et le désespoir et revitalisent les voisinages et l'esprit de
communauté. Boggs pourrait spéculer : si Cass Corridor, par exemple, est
devenu une cible pour la recomposition géographique et technologique, c'est
probablement dû, pour une grande mesure, aux effets combinés et cumulatifs
d'une configuration de l'investissement (et de la répression) tiré de
l'alliance stratégique et souvent cachée des capitaux à la fois intérieurs
et étrangers.
>
The Monthly Review editors acknowledge that a large percentage
of U.S. production has been shifted to low-wage countries (like Mexico,
India or Jordan), yet also maintain that only a small fraction of overseas
investment has lead to the closing down of factories in the U.S. Being
acquainted with the mediating and conciliatory rhetoric of the American
Left, Boggs might opine: This is an argumentation that parses distinctions
in order to see them in the light of related yet paradoxical claims. In the
form of this type of proposition, the shift of production abroad renders
drastically visible the closing down of factories, but renders invisible the
subtle procedure of downsizing across the scale and scope of an industry.
Boggs might intuit: Downsizing is rendered invisible through the shorthand
of national accounting, where alongside foreign investment; Sweezy and
Magdoff introduce "multinational investment". The category of "multinational
investment" plays on two sums: (1) the net figure of exported equity capital
and (2) the reinvestment of retained earnings abroad. Therefore, such
investment is not devoted solely to extracting and processing local
agricultural and mineral resources or to supplying high-priced military and
bureaucratic commodities for the indigenous upper strata; it is also devoted
to the reinvestment of retained earnings that facilitate the shift of
production to low-wage countries. Here, "multinational investment" in all
its ambiguity is responsible for the industrialization of the Third world.
Les rédacteurs de Monthly review reconnaissent qu'un grand
pourcentage de la production des Etats-Unis a été déplacé dans les pays des
bas salaires (comme le Mexique, l'Inde ou la Jordanie), pourtant ils
maintiennent également que seulement une petite fraction d'investissement
d'outre-mer a pu mener à la fermeture des usines aux États-Unis. Étant mis
au courant de la médiation et de la rhétorique conciliantes de la Gauche
américaine, Boggs pourrait supposer : c'est une argumentation qui analyse
des distinctions afin de les voir à la lumière de revendications reliées
quoique paradoxales. Dans la forme de ce type de proposition, le déplacement
de la production à l'étranger rend résolument visible la fermeture d'usines,
mais rend invisible la procédure subtile de minimisation de masse de
l'échelle et de la portée d'une industrie. Boggs pourrait se dire
intuitivement : la minimisation de masse est rendue invisible par la
transcription de la comptabilité nationale, où à côté de l'investissement à
l’étranger ; Sweezy et Magdoff présenteraient "l'investissement
multinational". La catégorie "de l'investissement multinational" joue sur
deux sommes : 1) la figure nette des capitaux en actions propres exportés et
2) le réinvestissement des éxcédents non distribués à l'étranger. Par
conséquent, un tel investissement n'est pas consacré seulement aux
ressources agricoles et minérales locales extractives et de traitement ni à
fournir les produits militaires et bureaucratiques plus chers pour les
couches sociales indigènes supérieures ; il est également consacré au
réinvestissement des éxcédents non distribués qui facilitent le décalage
avec les pays de production à bas salaire. Ici, "l'investissement
multinational" est responsable de l'industrialisation du tiers monde dans
toute son ambiguïté.
On behalf of the second assertion, Boggs might notice how the
Monthly Review editors utilize the same mystifying argumentation to
reconcile two seemingly paradoxical statements of fact. They admit that "
mass unemployment persists" but " 85 to 90% of the labor force is employed
and very much needed by capital to obtain and enlarge its profits." Once
again, Boggs might recite: These related yet autonomous propositions, (if we
understand that they are autonomous only 'in-their-relatedness') render
'disastrously' visible the fact that the spread of automation displaces
workers and exacerbates the unemployment problem. However, it renders
practically invisible the fact that the restructuring of production and
civil society requires and facilitates the absorption of new entrants to the
labor force. Sweezy and Magdoff rationalize (or mask) the disparity between
the 'displaced' (the discarded) and the 'new entrants' (the replacements),
by claiming that the major reason for unemployment is stagnation, which they
understand as the lack of growth due to weak investment. However Boggs,
echoing Thorstein Veblen, might repeat: the economy's lack of growth is
merely a symptom of stagnation not its cause. Boggs might ask: "What causes
stagnation?" And Veblen might murmur: none other than the system's great
capacity to accumulate.
Au nom de la deuxième affirmation, Boggs pourrait noter en quoi
les rédacteurs de Monthly review utilisent la même argumentation
mystificatrice pour réconcilier deux états de fait apparemment paradoxaux.
Ils admettent que "le chômage de masse persiste" mais "85 à 90% de la
main-d'oeuvre est utilisée et très nécessairement par le capital pour
obtenir et accroître ses bénéfices." Une fois encore, Boggs pourrait citer
: ces propositions liées pourtant autonomes, (si nous admettons qu'elles
soient autonomes seulement “dans-leur-relation") rendent ' désastreusement
' visible le fait que la diffusion de l’automatisation déplace des ouvriers
et renforce le problème de chômage. Cependant, cela rend pratiquement
obsolète le fait que la restructuration de la production et de la société
civile requièrent et facilitent l'absorption des nouveaux débutants de la
main-d'oeuvre. Sweezy et Magdoff rationalisent (ou masquent) la disparité
entre les 'déplacés' (les exclus) et les 'nouveaux débutants’ (les
remplaçants), en déclarant que la raison principale du chômage soit une
stagnation, qu'ils comprennent comme un manque de croissance dû à
l'investissement faible. Cependant Boggs, Thorstein faisant écho à Veblen,
pourrait répéter : le manque de l'économie de croissance est simplement un
symptôme de stagnation non sa cause. Boggs pourrait demander : "ce qui cause
la stagnation ?" Et Veblen de murmurer : rien d’autre que la grande
capacité d’accumulation du système.
And finally until it is final, Boggs would admonish the new
entrants to the labor force (immigrants and migrants; Latinos, Arabs, Asians
et.al.) that: The success and failure of even the best of all possible
neo-liberal models is most clearly seen in its ability to grow at a high
enough rate to employ 85 to 90% of an available and willing, if properly
screened and trained (or conquered and enlightened) labor force, not to
mention its ability to provide the kinds of goods and services both needed
and desired solely for the health and welfare of ideal-typical investors,
workers and consumers.
Et à la fin des fins, Boggs avertirait les nouveaux participants
de la main-d'oeuvre (des immigrés et des émigrés : Latinos, Arabes,
Asiatiques et autres.) que : le succès et l'échec de même le meilleur de
tous les modèles néo-libéraux possibles est d’autant plus clair qu’il soit
vu dans sa capacité de se développer à un niveau suffisamment haut des taux
pour utiliser 85 à 90% du disponible souhaité, si la main d’oeuvre est
correctement recrutée et formée (ou conquise et éclairée), pour ne pas
mentionner sa capacité de fournir les genres de marchandises et de services
requis et désirés seulement pour la santé et le bien-être des investisseurs,
ouvriers et consommateurs idéaux typiques.
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> detroitmidnightnotes
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Hi! cassquarter
Thanks
L.
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