[spectre] réponse à Geert

Aliette Guibert guibertc at criticalsecret.com
Wed Jun 8 17:06:06 CEST 2005


    Cher Geert, chers co-listiers - et toutes mes excuses encore -,


    Pardon pour le français ; mais me lancer dans une traduction au sens
improbable de ce que j'ai à dire à propos de la revue Multitudes serait
dangereux. Au moins, avec un traducteur automatique peut-on tenter d'évaluer
soi-même la version française, et je ne serai pas responsable moi-même des
contresens individuels... pardon pour la liste Spectre, mais à ce jour, il
n'y a pas d'autre lieu de confrontation européen généraliste qui intègre des
analyses.

Je rassure tout de suite les colistiers, ceci sera ma dernière lettre
(analyse révoltée) sur la question du référendum. Après la publication de
Geert à propos de la revue Multitudes N°21, je veux lever une mystification
française en Europe qui s'annonce pour les combattants et les sympathisants
(qui n'ont pas pu voter) du Non, ailleurs qu'en France, sans enlever la
qualité extérieure que cette revue jusque là paradoxalement (mais le
paradoxe aujourd'hui est toujours plus intéressant que le manichéisme ou la
dialectique quand elle n'a plus lieu actif de luttes sociales pertinentes).


    Pour me situer sans malentendu. Je sais bien, Geert, que tu me trouves
très petite et de plus douteuse parce que je réussis à financer de façon
autonome (quoique inquiétante pour ma capacité à payer ma couverture
sociale, mais c'est mon choix à 62 ans et pour autant dans ce risque je suis
respectable), la revue papier criticalsecret, que je t'avais envoyée, et que
tu as saluée avec les termes agréables, quoique presque soupçonneux vu leur
sécheresse elliptique : "comment faites-vous pour "payer" - je ne suis plus
certaine de ce mot mais tel était le sens -  une revue si prestigieuse ?"
...

Ce que tu m'as dit là m'honore mais en même temps ignore la ressource
héroïque que je dois reconstituer à chaque fois, avec d'autres dansmon
genre, car n'ayant pas de mécène .... alors que le Centre National du Livre
m'a refusé la subvention habituelle des revues en France, bien que
criticalsecret soit une revue parfaitement légale, déposée au ministère de
l'intérieur et aux archives nationales... et bien que le ministre de la
culture en ait reçu de mes propres mains de vivo un exemplaire N°1,
visiblement dédié contre l'extradition de Cesare Battisti et des réfugiés
italiens, lors de sa visite au salon des revues en octobre dernier...

Et je peux t'assurer que pendant toute ma campagne farouche et non populiste
pour le Non, (pour qu'il y ait populisme, il faut la déviation du
mécontentement populaire par l'appel "populiste" d'un leader politique, or
nous étions face à des autonomies et à des divisions d'opinion issues des
grands partis ou des partis alternatifs, donc bien loin d'un appel sous
leadership, je dirai au contraire en plein mouvement insurrectionnel
auto-fédéré par le moyen pacifique de la réappropriation des urnes !) donc
j'ai reçu nombre d'emails personnels d'insultes, et même des emails
menaçants, et aussi, ce qui est plus embêtant que des emails : des coups de
téléphone personnels anonymes peu agréables à mon domicile familial - toute
la famille n'étant pas activiste :)

Parmi les auteurs des emails d'insulte, après qu'ils aient fait les trolls
délateurs jusqu'à bien après le vote en France, je découvre, par exemple, au
moins un des auteurs certain qui se signala par un email signé in fine dans
ma boîte aux lettres, parmi ceux de la ligne éditoriale du Multitudes #21
que tu annnonces.

Et comme je ne suis pas une délatrice, je ne dirai pas qui.

Mais je tiens à ce que les amis européens qui pourraient encore être abusés
par le fait étrange qu'une revue telle que le N°21 de Multitudes paraisse
couvrir de façon exhaustive - et donc idéelllement représentative d'une
fédération des mouvements du champs de la gauche alternative et activiste -
sachent que ses représentants patentés défendirent le Oui avec une atteinte
personnelle contre les adeptes du Non, jusque dans leurs foyers, et après
tout, même si on considérait cela encore de bonne guerre : persistent à nier
radicalement la victoire du Non.

Mieux, certains qui défendirent le non finissent par avouer, pour sauver la
ligne unitaire de Multitudes, qu'en fait ils auraient voté "à contre coeur"
mais quand même : Oui... Ainsi la revue pourrait continuer sans différence.
Quelle servilité ! Avait-elle vraiment besoin d'unité totalitaire de la
direction pour continuer, comme à l'ancienne des avant-gardes politiques,
cette revue qui se prétend trans-politique et trans-moderne ?

Là n'est pas mon problème, étant simplement lectrice critique.

Mouvance Multitudes, non seulement réformiste et adepte de la biopolitique
radicale du pouvoir par le bais dialectique de la biopolitique "mineure",
mais encore de la gauche critique post-révolutionnaire à laquelle en réalité
la mouvance Multitudes s'est durement affrontée solidairement des partis du
Oui pendant la campagne électorale !

Mais de plus, à travers par exemple Yann Moulier Boutang lui-même, et
d'autres bureaucrates qui doivent bien prouver qu'ils représentent la
majorité alternative expert, pour justifier leur pied acquis officiellement,
depuis déjà longtemps, à Bruxelles... On voit que la revue Multitudes, au
contraire d'autres revues qui mènent leur poïese chacune en se débrouillant
sans magouille, la revue criticlasecret aussi - très petite chose poétique -
est loin d'être désintéressée du pouvoir européen installé à distance de la
démocratie que nous venons de refuser. Ce n'est pas la grande motion
solidaire universaliste européenne, intégrant le travail précaire et
cognitaire, qui a été envoyée sur nettime-l (où je suis systématiquement
censurée de publier, quoiqu'autorisée à recevoir, sous tous états nominaux
ou pseudo-nominaux - normal, je ne vais pas jusqu'à veiller au changement
d'IP et je parle anglais comme un sabre marocain chez les anglocentristes) -
annotée par tes soins, Geert, disait-on dans le post (mais on ne précisait
pas où) qui suffit pour répondre au radicalisme des choix venant de se
formuler, et qui posent la question incontournable : quels rapports de
souveraineté sont en jeu entre le pouvoir et le peuple, dans un vote qui
refuse l'émanation d'un pouvoir auto-restitué prenant la place constituante
du peuple ?

Et comme disait un américain dans le blog où un non-amateur de Baudrillard
pourtant avait traduit son article de Libération, lien que j'ai passé ici,
même aux Etats-Unis du Patriot act la constitution demeure à commencer par
"We the people", tandis que la constitution européenne commence par décliner
tous les rois et chefs d'Etat ; ce qui en dit long sur la perte de
démocratie déjà installée de fait à Bruxelles et à laquelle les leaders de
la mouvance des Multitudes nous appelait à voter Oui, au nom d'un mieux du
grand nationalisme à la place des petits nationalismes contre le grand
nationalisme américain, etc...

Où l'on retrouve l'éternelle question de la fin et des moyens du marxisme
léninisme s'autorisant d'installer la dictature du prolétariat qui devient
la réalité du communisme lui-même, ici appliqué de façon masochiste à la
résurgence capitaliste autoritaire du néo-libéralisme de fer, instauré sous
les accords sécuritaires de Schengen 2... (celui là même qui allait produire
les larges masses biopolitiques mineures, réformistes, de l'Empire)...
néo-libéralisme totalitaire contre sa propre utopie devenue idéologie,
n'accomplissant pas son projet par les libertés selon son premier système,
mais contradictoirement sous la contrainte, par la répression des libertés
sociales politiques et économiques (y compris d'entreprendre un marché non
prévu aux actes globaux mondiaux et européens) !

Il ne faut donc pas faire une mouvance unitaire de la revue Multitudes et de
ceux qui y collaborent, comme au début cela signifiait encore un concept
éditorial intégrant la vision de Spinoza, plus qu'un concept de parti,
parfois pour certains auteurs n'étant pas d'accord avec la ligne de Negri et
de Yann Moulier-Boutang mais du moins qui avaient pu discuter la ligne de
l'opus qui les contenait, s'y trouvant hélas ultérieurement sous d'autres
révélations politiques, comme au titre d'un bon catalogue éditorial.

Afficher une telle représentativité désinforme sur le spectre le plus large
du mouvement alternatif vivant, non expert quoique intelligent, qui n'est
pas contenu par cette revue, quoique'il ait majoritairement voté Non au déni
de l'appel de la direction de la revue.

Mais de plus, il désinforme sur la mouvance de Multitudes elle-même, qui
n'est pas assimilable obligatoirement aux rédacteurs, ni même pour des gens
qui s'y trouvent pourtant intégrés, et même s'ils ne se tiennent pas pour
leur part comme mes amis propres, tel que Brian Holmes, que je cite
puisqu'il lui arrive de publier ici, qui a franchement eu le courage de
persister de façon cohérente pour ouvrir les yeux sur l'autre réalité
européenne et politique du Non, face au buldhozer du leadership suprême ; et
il y en a quelques autres, fort heureusement, dont paraît-il Maurizio
Lazzarato lui même à l'origine du concept de mouvement des précaires et
cognitaires, quoiqu'il n'ait pas jugé utile de publier pour le Non, et
finalement qui n'est donc jamais allé jusqu'à marquer son territoire
personnel avant le référendum, par soumission solidaire aux opportunités
centralistes de Multitudes et de Global project, qui infiltrent
solidairement en théorie et en militants les précaires et cognitaires, tant
en France qu'en Italie, et quoique les opposants ne soient pas précisément
et comme par hasard représentés dans cette nouvelle ligne éditoriale du N°21
ni des projets dont tu fais part...

A moins que tous soient d'accord avec les pratiques commandées par le sommet
de ce nouveau parti et de ses émergences sociales, et de façon soudain
totalement soumise, quand des départs désapprobateurs de cette liste
publique qui ne fait que prospecter à la marge de son front avant-gardiste
(la liste privée) avouent l'opposition. Tout cela résonne en succession de
bottes sino-Althusseriennes post-staliniennes "centralistes démocratiques"
réintégrées de masses globales néo-libérales autoritaires à cent lieues ! Et
j'en passe et des meilleures sur les mutations intégratrices, tant il est
vrai qu'on finirait peut-être, et ce serait bien dommage, par voir
réapparaître en Multitudes les anciens stals syndicalistes qui ordonnèrent
de fermer le bureau de l'UNEF à Strasbourg, parce que le situationniste
Mustapha Khayati y avait édité "De la misère en milieu étudiant"... et pour
ces censeurs, après quelques divagations rustiques divergentes visant à
expérimenter le pétard de chit pour grandir initié, dont ils revinrent de
toute évidence non changés, non transformés, mais vivants pour la pérennité
du pouvoir dans la même perspective.

En tout cela ce sont les vieux manipulateurs des syndicats étudiants, ceux
là même que nous constations en 68, enfin réconciliés avec ceux là mêmes qui
comme leaders les contestèrent en 68, et ceux la mêmes qui réapparaissent
vieillis dans la nomenklatura de l'élite au pouvoir européen, en nom d'une
direction autoritaire légitime ete paternaliste sur les alternatifs - y
compris le directeur de Libération lui-même comme papa - ou grand papa :)))

Sans parler du machisme du dispositif du leadership suprême et condescendant
de la revue, donc.

Là, on comprendra que je me fais des amis...

Pourtant, de mon humble côté, j'ai apprécié les hypothèses de Negri et de
Hardt, à une époque, spécialement quand elles n'empêchaient pas de provoquer
l'opinion critique par le miroir de la MAGNA CARTA face à la question de la
domination globale américaine ; c'était relativement visionnaire d'un modèle
fédéraliste de la diversité européenne qui aurait pu être appliqué entre les
régions des anciennes nations et l'invention de son nouveau gouvernement
fédéral.. pourvu que la démocratie électorale réelle, pratique, et le devoir
d'insoumission devant l'infamie attribuable à la minorité - pour lui garder
ses justes droits sans restriction face à la majorité légale constituante,
qui ne doit pas s'opérer comme une dictature sociale -, depuis l'individu
citoyen (son cas étant prévu depuis les révolutions des Lumières, par
exemple en France où ce devoir demeure attaché à la charte des
fonctionnaires), au pouvoir représentatif d'une région européenne entière
(anciens Etats nations), soient respectés.

Le plus grave problème de démocratie du Royaume uni traditionnel, devant la
longevité visible de Thatcher puis de Blair, étant au fond qu'un
gouvernement commun put être adopté par les représentatifs élus à  leur
majorité de 36% ! Alors qu'à 51% le compte étant plus difficile à obtenir
permettrait d'accomplir une durée limitée, nécessaire, des pouvoirs... Ce
qui par conséquent, désigne sa solution simple.

Ceci étant un modèle plastique de l'Europe unifiée des autonomies consentie,
qui ne poserait pas de problème idéologique ni politique, ni même militaire,
d'intégration de pays tels que la Turquie. Ni, d'ailleurs de contrainte
définitive cadrée par l'euro, à partir du moment où l'Angleterre peut être
clairement au pouvoir des commissions européennes, alors que la constitution
confirmait qu'elle n'était ni ne serait jamais dans la zone euro - mais
qu'elle devrait en payer quelque tribut à la banque européenne : non pas
solidairement à l'administration commune couteuse pour ceux qui ont intégré
l'euro, d'autant plus pour les pays qui au déni de leurs propres difficultés
intérieures, relatives à l'absence réelle de marchés attribuables à la vie
et aux emplois de la population sur place, contribuent financièrement -
serait-ce à juste titre - à l'aide d'autres pays européens plus démunis ou
en danger x..

La mort de la diversité des supports de presse et d'édition en France, tend
à la disparition dans les faits du rôle démocratique de la libeerté
d'expression ; ceci eu égard à l'économie et au pouvoir exclusif de la
Presse-édition associé aux lobbies de l'agence européenne de l'armement,
pouvoir relayé jusque dans les institutions publiques, est quelque chose de
gravissime pour les libertés de penser, de produire, et bref : d'exister.

Etre activiste réellement socialement, non institutionnellement, ni
para-institutionnellement, est quelque chose qui coûte très cher en termes
d'exclusion des autonomies, non seulement par le pouvoir de droite, mais
aussi par le pouvoir alternatif de gauche qui se désigne parmi les experts
consultés à Bruxelles.

Le "centralisme" dit à tort "démocratique", hérité des partis staliniens
fait des ravages dans les mouvances alternatives sous leadership de la
théorie. Et le comble est que le seul site très communiqué dont nous
disposions en France pour y faire face, que nous soyons de tendance
libertaire ou marxiste conseilliste, c'est paradoxalement le site libre des
refondateurs Italiens, www.bellaciao.org, où jusqu'ici et depuis qu'il
existe nous avons pu mener tous nos combats absolument sans censure.

Il faut savoir qu'une partie des hackers français liés au serveur samizdat,
qui pourtant héberge le site Multitudes, se sont désolidarisés en leur nom
propre du Oui, pour publier leur position et leur appel pour le Non,
notamment à propos de leur mauvaise expérience de la négociation sur le
brevet des logiciels à Bruxelles... Là on n'était pas dans la théorie
économique ni trans-politique, on était dans une situation politique à
l'acte pratique de la démocratie, lui-même.

Et je dois dire que la liste publique Multitudes (car il en est une autre
plus "élitaire" quoique quelques élites passent encore par la liste
publique), où je connais néanmoins des amis, quoique parfois antagoniques,
et aussi des gens qui m'ont fait la grande sympathie de me confier des
textes, d'ailleurs pour certains avant même que la revue Multitudes
n'existe, puisqu'il ne s'agit pas en criticalsecret d'une revue de ligne
éditoriale consensuelle : la liste publique multitudes est la liste d'une
revue qui m'a interdite dans son réseau sur internet, parce que j'avais
publié à propos de la source Simondon sur "Le système des objets" de
Baudrillard, pour répondre à un colistier, et d'ailleurs c'est ce défi en
réponse qui provoqua ensuite le large débat menant à la ligne éditoriale
remarquable de Multitudes sur le sujet (si ce n'est qu'il fait l'impasse sur
"Le système des objets", alors que le jury même de cette thèse de
Baudrillard comprenait en outre de Lefebvre, Bourdieu, Barthes (qui n'aurait
pu être insensible à la référence Simondon vu qu'il avait anticipé d'écrire
lui-même Le système de la mode), quand on sait que cela, entre autre et
parmi les autres sources de Baudrillard (dont Agamben à propos de la
marchandise absolue chez Baudelaire), est à l'origine de sa pensée sur la
fin de l'équivalence de la valeur dans la réalisation totale de
l'équivalence généralisée.. comme d'autres penseurs post-modernes, notamment
issus de la mouvance socialisme ou barbarie, déniés par la revue Multitudes.

Ce n'était pas la tentative de publier dans cette revue de ma part,
simplement de faire prendre en compte sur la liste d'un aspect de Simondon
qui fut très important à l'origine de la post-modernité qu'il inspira
sciemment chez ses auteurs, et qui était dénié... car le penseur français
non orthodoxe cité n'était pas politiquement convenable ayant fait rupture,
et de plus le citer s'agissant d'un penseur actuel ne devait pas signifier
que Simondon compte encore aujourd'hui pour d'autres quand Multitudes
prétendait le redécouvrir dans une ligne politique exclusive, après un long
oubli : une sorte de désinformation cognitive, en quelque sorte.

Cela fait des cadavres qu'il serait néfaste d'oublier, parce que prcédant du
refoulement collectif.

Et maintenant, après avoir encensé opportunément Zizek sur les listes et
dans les références de cette revue, tant que cela ne faisait pas d'ombre à
la ligne politique du parti centraliste autoritaire des multitudes globales
(conversion visible de l'internationalisme idéal du parti communiste sans
entrave à la dictature soviétique, à l'époque, pour qui se confronte au
déclin représentatif des nations) voilà qu'on le voue aux gémonies ! Parce
qu'il a combattu pour le Non de la gauche en refusant de capituler sur le
concept de souveraineté démocratique électorale et de responsabilité
citoyenne en Europe, parce qu'aux théories il oppose le pragmtisme cognifif
d'une réflexion cultivée engagée dans la situation représentative/ non
représentative de la qustion du peuple - parce qu'il réhabilite la notion
critique politique au-delà des nations et dela biopolitique ?... Parce que
la théorie de Negri ralliée par les visions néo-économistes de Yann
Moulier-Boutang seraient le nouvel incontestable Dieu alternatif, si les
nations disparaissent les peuples aussi ? Normal c'est rationaliste, c'est
le système théorique lui-même qui veut ses syllogismes pervers contre la
manifestation de la vis sociale elle-même ?! Le big brother bienveillant des
multitudes ?

Après les dernières présidentielles françaises en 2002... donc on m'a
ejectée sauvagement de cette liste avec coup de fil personnel à mon domicile
familial, coup de fil menaçant et fondant une rumeur sur mes soi-disant
antécédents avec un éditeur parisien - en fait la suite prouva bien que
c'était faux - sur le fait légitime de me virer ! Oui, exactement comme au
temps où le bureau politique le plus stalinien du parti communiste français
le faisait jusqu'à rendre fous les dissidents, allant jusqu'à leur mettre un
flic du parti en bas de chez eux, devant la porte de leur immeuble, cela en
France même dans les années 50 et au début des années 60 (je connais parce
que j'en ai eu des victimes dans ma propre famille :)

Vu le sort insultant, écrasant, et méprisant, qui fut réservé sur la liste
Multitudes aux défenseurs du Non par le leader et ses émules, la direction
de la revue Multitudes elle-même, cette année, alors qu'elle persiste
aujourd'hui même à nier le résultat positif du Non, faisant partie du choeur
médiatique chiraquien pour l'enterrer, ne doit pas donner l'illusion de sa
représentativité absolue du mouvement constestataire radical, sinon de façon
illégitime et abusive, car bien minoritaire malgré les apparences ronflantes
du dispositif éditorial, alors qu'elle vient de faire un compromis
historique contre un mouvement populaire pour reprendre ses droits
souverains.

Une étrange mouvance en effet, où quelques uns sont prêts à faire cautionner
le texte le plus réactionnaire, par absence de démocratie électorale et de
souveraineté imprescriptible des droits de l'homme, que l'occident moderne
ait jamais produit depuis l'allemagne nazi et l'URSS, et je le dis sans
mâcher mes mots face à l'autorisation de la répression des individus sur la
base du "soupçon", et des masses sur présentation critique de leur
rassemblement - sinon à l'opposé de l'ocident actuel, la Chine elle-même
comme modèle de capitalisme totalitaire (à entendre tant le modèle
économique que le dispositif de pouvoir qui le met en place).

Quand les titres de cette ligne éditoriale présentée par le noble "Geert"
(je le dis sans ironie, pour moi il reste un des fondateurs historiques de
nettime et dont les derniers textes critiques à propos du Net, qu'il
puetconnaître depuis ses débuts publics mieux que tout autre, restent
inégalés).

L'interview de Negri dans le journal Libération accompagnant, certes
tardivement, la position de Yann Moulier-Boutang dont le nom seul n'aurait
pas suffi au support, sinon dans la rubrique Rebonds, et leur présence dans
un débat conjoint avec le socialiste Julien Dray (radical pourtant taxé
usuellement de populisme, étant lui-même le leader réformiste issu comme
Jospin de la tendance trotskyste militariste lambertiste qui rendit des
services spécifiques à Mitterrand d'où la nomination de Jospin premier
ministre pour la première fois), qui sortit la semaine dernière de son
bureau, déclarant devant les caméras médiatiques : "maintenant, je vais
casser les gauchistes!", alors que sur les 55% de Non, seuls 2% de
gauchistes déclarés s'étaient déplacés pour voter, les autres s'étant
abstenus !!! Ce qui de toutes façons contre les gauchistes serait ignoble,
mais dans le cas de la répartition des résultats, et comme il ne pouvait pas
dire et maitneant je vais casser la droite, ou l'extrême droite, vu qu'il
s'en sert, autant dire : maintenant je vais casser du Non (30% de
socialistes déclarés ! plus les communistes cela va sans dire, et des
autonomes réflexifs non militants - dont une minorité d'activistes) !

C'est cela le négationnisme du temps réel. Je démolis le camarade qui ne
pense pas comme moi, et pour ce faire : je l'appelle un gauchiste. Voilà
tout ce qui n'est guère joli dans l'environnement de Negri, de M.Boutang et
de la revue Multitudes, support innocent d'un pouvoir qui ne l'est pas.

Ritournelle :

Nous avons du nous battre contre eux dans d'autres supports, par exemple
bellaciao, tout refondateurs italiens qu'ils sont pourtant laissant la libre
publication interactive dans leur site en spip - y compris pour Yann Moulier
Boutang lui-même lorsqu'il s'en va en guerre contre les multitudes dans
leurs propres lieux de diffusion ; il faut tout de même que cela se sache !

Je ne viens pas parler ici en rivale francophone de la revue Multitudes, qui
est unique dans son genre en termes d'experts, et qui présente une somme
certes remarquable, mais il reste que d'autres revues comme Vacarme qui
pouvaient en être proches à un moment s'en sont relativement écartées.
Personnellement le champ de criticalsecret n'a rien de commun et ce n'est
pas pas criticalsecret qui s'engage sous mes mots sur les listes, quand je
débats, mais moi-mêrme, instituée nulle part. De plus, si justement
criticalsecret n'a pas de comité de rédaction, c'est pour que tous les
contenus soient acceptés sans consensus de ligne centraliste (conformément à
l'engagement aléatoire de la masse critique) : j'avoue néanmoins que Le Pen
ne m'a jamais proposé d'article !

Au contraire, loin de mon activité éditoriale, je viens parler ici d'une
vraie question sur la démocratie y compris en matière de penser : je pense
que le référendum a restauré un concept du peuple de l'ordre de la
plasticité des "masses", qui pourrait être vu dans la mouvance au-delà des
classes sociales traditionnelles, couches traversantes, du Hacker, en
conflit non dialectique - la révélation de la réalité est là : celle d'une
opposition radicale signifiée par la réponse dénégative du camp adverse
étant le camp du pouvoir - avec les "vectors" où ni gaucheni droite ne fait
plus sens sinonle pouvoir non démocratique lui-même... vision de McKenzie
Wark qui du coup, d'hypothèse-fiction, tend au miroir de la réalité sociale
critique qui s'est manifestée tant en France qu'aux Pays-Bas, si on lit
l'analyse des votes sans parti-pris...

Disons : et si le concept de peuple post-révolutionnaire actif était lisible
dans l'idée de Hacker développée par Ken ? Alors, désolée pour Ken, mais
cela ne pourrait donner lieu à suivre le concept de multitudes chez Negri.
Car, comme l'a très bien fait remarquer Zizek, c'est au rétablissement de la
politique propre que nous sommes confrontés maintenant, dans une innovation
critique de la souveraineté populaire des autonomies solidaires, et surement
pas dans le retour du passé ni dans la continuation de la biopolitique
mineure comme réplique des larges masses à la biopolitique pajeure du
pouvoir.

Et si le Hacker caractérise le peuple d'aujourd'hui - avec des nuances
circonstancielles régionales -, alors que dire des Vectors, quand même ceux
de gauche au pouvoir se rassemblent majoritairement et farouchement avec la
droite au pouvoir dans le Oui, sinon que c'est bien là la couche globale du
pouvoir lui-même à deux faces en communication, à une seule en institution,
contre laquelle nous nous battons pour constituer nos droits et la nouvelle
Europe décentralisée, l'Europe du réseau, à la gloire de l'autonomie des
sociétés critiques, après la post-modernité... que ce soit en nous ou hors
nous (face aux américains).

Althusser : Mais c'est un révisionnisme pur et simple que tu défends là,
avec "le matérialisme dialectique aléatoire", Geert !

La catastrophe maoiste post-soixante 8 ne nous a pas suffi !? Tu es encore
trop jeune pour le savoir Geert? Ou tu le sais et tu fermes les yeux  ? - il
en est encore dans les prisons en France et en Italie, quand vous oubliez de
réclamer qu'ils soient remis en liberté, et mieux, vous appelez à signer un
texte où le mot extradition figure dans les clauses répressives de
dépassement de l'abolition des libertés et de la peine de mort !

Ceci dit tout le monde peut changer - je ne dis pas même pas en matière
d'idées, du moins en matière de tolérance d'autres opinions exprimées
légitimement !


mais alors avant de poursuivre, on le dit, ou alors on dit :  ben c'est vrai
quoi, j'&ai bien du me tromer, ou alors je persiste à ne pas être d'accord
mais je m'incline, et accomagnerai levoeu dégagé par la majorité du vote...

Démocratie exemplaire, est-ce la  dernière en Europe ? Les pays Bas, uqi
apportèrent pourtant le premier président de la banque européenne, plutôt
rigide : référendum consultatif... le gouvernement dit "si plus de 30 et
quelques % se manifestent pour aller voter et la majorité se dégageant pour
non, alors nous soumettront la question éxécutive nu non léctif, au
parlement. Le parlement, en réalité majoritairement pour le Oui avant le
vote : s'incline snas nourrir de reprendre par derrière les démarches à
l'opposé du scrutin qu'il vient de reconnaître.

Le problème c'est que contre l'apparence et malgré ses lignes éditoriales
alléchantes et convaincantes, la revue Multitudes comme patrimoine et
potentiel représentatif de tous ceux qui y publient cautionne une tout autre
politique, à Bruxelles, que celle de la tolérance apparente opportuniste
d'une revue, qui n'est pas du tout celle des Multitudes héritées de Spinoza
même ne inclinant pour Mao, et qui prend donc en otage son public.

Au moins, si l'on poursuit d'apprécier la revue, qui le mérita souvent
auparavant, ce sera étant informé de son action périphérique douteuse en
plein centre du pouvoir, fondée et légitimée par la crédibilité procurée au
support par ceux qui y publient à la recontre de leurs partenaires
critiques.

"refus de l'expertise spécialiste et du berger comme substitution à la
politique des moutons".

A. G-C.





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