[spectre] Moratorium to Battisti Cesare -> Day -2 | Valerio Evangelisti

Louise Desrenards louise.desrenards at free.fr
Mon Apr 5 22:41:55 CEST 2004


Sorry on cross posting

Moratorium to Battisti Cesare -> D Day -2
Every day a text until the lawsuit on Wenesday April 7th
All English-US Explanations below


If you agree this content,
please to follow integral copy-paste to preserves links,
more abstracts or translations from your own but respecting our cause
and send Cci (that keeps secret the adresses) to your own list

Thanks

(si vous êtes d'accord,
merci de faire suivre en copiant-collant
pour la validité des liens
et en adresses par Cci)

Sorry on French
/////////

            Merci de prendre le temps de lire ces textes et de les forwarder
à tous vos amis avant le 7 avril, jour de clôture du procès Battisti au
Palais de Justice à Paris ; la pétition est toujours à signer en ligne sur
http://www.mauvaisgenres.com

23 000 have still signed up


<<< Summary >>>

1. 04/04/04
CESARE BATTISTI
Déclaration personnelle parue dans Le monde la semaine dernière.

->  2. 05/04/04
->  L'AUTRE SON DE CLOCHE SUR LE PROCES CONTRE CESARE BATTISTI
->  par Valerio Evangelisti

3. 06/04/04
CESARE BATTISTI, OU L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT
par Fred Vargas (archéologue, écrivain) et Claude Mesplède (écrivain).

4. 07/04/04
JE N'ACCEPTE PAS QUE CESARE BATTISTI SOIT REMIS AUX AUTORITES ITALIENNES
par Carlo Roccella
::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::

RAPPEL


Cher(e)s pétitionnaires,

    Vous avez peut-être lu cette lettre(citée en fin de message) de Cesare
Battisti,
publiée dans le Monde du vendredi 2 avril. Il y dit son innocence et son
effarement. Son
jugement est dans 3 jours !!! Faites-là circuler le plus que vous pourrez
autour de vous !
    Je vous envoie aussi (puisque les journaux nous censurent en empêchent
sa publication) un article de Valerio Evangelisti qui répond aux attaques
des magistrats italiens parues dans Le Monde : imprimez-le et diffusez
auprès de
vos amis incertains ou convaincus par les médias de la "culpabilité" de
Battisti !!! Et allez sur le site web du  du Nouvel Obs demain, il y aura
d'autres articles !!

    D'autre part, le jour du jugement, le mercredi 7 avril,
le rassemblement est prévu à Paris, devant le Palais de Justice
à 14 h.

Il y aura des manifestations équivalentes dans toute la France.
Selon les avocats, notre mobilisation est "décisive".
Venez nombreux si vous le pouvez !

MERCI de votre aide et de votre soutien.

    Bien à vous,
Le Comité de soutien de Paris


:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
D Day -2

->  2. 05/04/04
->  L'AUTRE SON DE CLOCHE SUR LE PROCES CONTRE CESARE BATTISTI
->  par Valerio Evangelisti



        L'hostilité d'une grande partie des juges italiens envers Berlusconi
a fini
par conférer à la totalité de la magistrature de la péninsule une image
progressiste, chère au cour des gauches (mais aussi des droites) modérées.
Mais le " progressisme " des magistrats italiens les plus opposés à
Berlusconi a des limites précises. La plus grande partie d'entre eux firent
leur apprentissage dans la décennie suivant 1968, quand il s'agit de s'
attaquer avec des lois de plus en plus répressives au mouvement social qui
renouvela l'Italie, cela bien avant que les groupes armés représentent un
problème sérieux. Par la suite, après des massasses restés impunis, après
des assassinats de jeunes opposants (Saltarelli, Zibecchi, Varalli,
Serantini, Lorusso, Masis) demeurés eux aussi impunis, après des tentatives
de coups d'État de l'extrême-droite seulement payés par des lampistes, une
partie minoritaire des mouvements de contestation prit les armes et la
magistrature italienne se consacra à l'application des nouvelles normes d'
exception (1) qui aggravaient les normes anciennes. Soutenue par un parti
communiste à l'éternelle vocation totalitaire, elle construisit des procès
dans lesquels les indices se substituèrent aux preuves, et dans lequels on
entrait avec des chefs d'inculpation destinés à s'alourdir avec le temps,
jusqu'à ce que la détention affaiblisse tel ou tel accusé, le poussant à
dénoncer ses co-inculpés en échange d'une remise de peine.

L'affaire la plus horrible et spectaculaire est connue par sa date, 7 avril
1979, qui en marqua le commencement : ce jour-là, Toni Negri et une douzaine
d'autres intellectuels furent arrêtés parce qu'un magistrat -Guiddo
Calorego, notoirement " progressiste " et proche du PCI-, les accusait d'
être les chefs occultes et suprêmes des Brigades rouges. Peu après, l'
accusation fut complètement abandonnée. Cela n'empêcha pas pourtant qu'à la
fin du procès, les personnes arrêtées, dont le nombre s'était entre-temps
élevé à 142, finissent en prison ou en exil : au chef d'inculpation
d'origine s'était substituée une infinité d'autres. L'un des inculpés, l'
enseignant Pietro Maria Greco, fut tué par la police le 9 mars 1985. Alors
qu'il était désarmé, on lui tira dans le dos. Il fut achevé alors que,
moribond, il implorait de l'aide. Aucun de ses assassins n'a jamais subi des
conséquences judiciaires d'aucune sorte.

C'est une dynamique semblable -on entre en prison sous une accusation, on
finit saucissonné par mille autres- qui a caractérisé le parcours judiciaire
de Cesare Battisti, au cours duquel tous les instruments des " lois d'
exception " furent expérimentés les uns après les autres. Au point que, pour
la première fois depuis sa naissance, Amnesty International condamna un pays
occidental, l'Italie, pour violation des droits de l'homme.

Ceci n'a évidemment pas été mentionné par Edmondo Bruti Liberati (Président
de l'Association nationale italienne des magistrats), dans son article paru
dans le journal Le Monde le 27 mars 2004. Ni par Armando Spataro, procureur
adjoint qui représenta l'accusation aux procès contre Battisti, interviewé
par Le Monde le 30 mars 2004. Avant d'aborder leurs déclarations, il faut
souligner que les deux interventions avaient été en quelque sorte
pré-annoncées par le même Spataro dans un article publié par le quotidien L'
Unità (version on line) le 9 mars 2004. Spataro y annonçait son intention de
défendre la " bonne renommée " des magistrats italiens dans l'affaire
Battisti, à travers une campagne concertée par le syndicat Magistrature
Démocratique, par le Mouvement pour la Justice (présidé par le même Spataro)
et par l'association Magistrats européens pour la démocratie et les
libertés. Bruti Liberati semble l'avoir pris au mot puisque son article dans

Le Monde reprend de celui de Spataro des arguments et des phrases entières.

Parmi elles, un éloge du Président Sandro Pertini adressé à la magistrature
italienne, capable "d'être restée dans la légalité quand le terrorisme s'est
manifesté". Mais les limites de la légalité peuvent être largement dépassées
par voie réglementaire, et cela sans léser la constitution. Ce fut justement
le cas de l'Italie. Un illustre historien du droit, Italo Mereu, a pu sans
mal, dans une étude devenue un classique (Histoire de l'intolérance en
Europe, 1988, éd. Bompiani), démontrer comment la " législation d'
xception " italienne des années 70 et 80 a été directement modelée sur les
procédures de l'inquisition. Dans un chapitre déterminant pour notre
démonstration, intitulé " Le gonflement du soupçon dans la contumace ",
Mereu démontre comment la charge des accusations pesant sur un inculpé tend
à s'aggraver de manière exponentielle, jusqu'à inclure, à titre de "
preuve ", la contumace elle-même.

Spataro n'a pas dû lire l'étude de Mereu, puisque, ingénument, il nous
révèle que c'est seulement petit à petit que le rôle de Battisti se dévoila
et prit de l'ampleur au cours de l'enquête et des procès qui suivirent son
évasion. Arrêté en 1979 au cours de la rafle qui frappa le Collectif
autonome de la Barone après le meurtre de Torregiani, condamné en mai 1981 à
12 ans et 10 mois de prison pour participation à bande armée et détention d'
armes, il s'évade de prison en octobre de la même année. Sept années plus
tard (!), le procès reprend en son absence (Battisti est au Mexique). Cette
fois, on l'accuse de rien moins que de quatre homicides et de 32 autres
crimes (nombre plus tard élevé à une soixantaine, si l'on en croit la
requête d'extradition). " Et par cette condamnation à perpétuité ", pour
citer Mereu, " se conclut, dans le meilleur des cas, un procès qui avait
commencé sur un léger soupçon d'hérésie ".

Mais quel est l'élément nouveau qui enterre Battisti sous une avalanche de
nouvelles inculpations ? C'est l'arrestation de Pietro Mutti, condamné
pendant sa cavale en 1981 et capturé l'année suivante, à la suite de l'
évasion de Battisti. Il appartient alors à Prima Linea, une organisation
terroriste différente des PAC (Prolétaires armés pour le communisme) dans
laquelle militait Battisti, et il se " repent " ; cela signifie qu'il essaie
d'obtenir une remise de peine ou carrément la liberté avec des révélations
et des dénonciations d'ex-camarades (il est mieux qu''ils soient en cavale,
me permets-je d'ajouter). Dans le cas de Battisti, il explique qu'il aurait
tué personnellement, avec sa complicité, le gardien chef Santoro et le
policier de la Digos Campagna ; qu'il aurait participé " en couverture " à l
'assassinat du boucher Sabbadin ; qu'il aurait pris part au projet d'
asassinat de Torregiani. Mais les "révélations" de Mutti ne s'arrêtent pas
là. Parmi ses autres mises en causes, très nombreuses, figure celle des
organisations palestiniennes qui auraient, selon lui, armé les Brigades
rouges. Il s'ensuit une enquête entière - appelée " l'enquête de
Vénétie " -, qui n'aboutira à aucun résultat. Disons que, comme témoin,
Mutti n'est pas des plus fiables. Et en fait, Bruti Liberati prend ses
précautions dans Le Monde : dans deux cas au moins -les assassinats de
Sabbadin et de Torregiani- Mutti ne fut pas la seule source de l'accusation.
Son témoignage parut coïncider avec des révélations d'autres inculpés des
PAC qui avouèrent leur participation à des crimes particuliers, mais sans
accuser personne d'autre. Donc, il ne s'agirait pas de " repentis ". Ce qui
constituerait, selon Bruti Liberati, un élément indubitable de preuve.

Bruti Liberati omet de dire que la personne du " repenti " ne fut pas le
seul personnage anormal que la " législation d'exception " italienne
introduisit dans le droit, dans le sillage des procédures de l'Inquisition.
Il y eut aussi celle du " dissocié " : soit un inculpé qui, en échange de
remises de peine (moindres que celles consenties au " repenti "), assure
avoir renoncé à la lutte armée (variante soft de l'antique institution de l'
abjuration), admet les crimes qui lui sont attribués personnellement et
fournit des indices, sans mentionner les noms de ses complices. Et de fait,
les co-inculpés de Battisti (Giacomini, Spina, Cavalina, etc.), se sont
dissociés et leurs déclarations, confrontées à des années de distance à
celles de Mutti, ont donné substance à une " preuve ". Selon Bruti Liberati,
un élément probant naîtrait de la fusion entre ce que déclare un " repenti "
, et ce que déclare un " dissocié ", alors même que ces deux catégories de
"témoins" ont pour finalité une réduction de leur condamnation.

Où seraient, donc, les éléments de preuve contre Battisti ? Le journaliste
du Monde qui a interviewé Spataro et Salvatore Aloïse semble les mentionner,
dans un paragraphe intitulé " témoins oculaires ". Il se réfère à l'affaire
Torregiani : " Un témoin a tout vu, suivi les assassins, noté le numéro de
la plaque, quand ils ont changé de voiture pour s'enfuir ". Tout à fait
vrai. Sauf que la chose ne regarde pas du tout Battisti, au contraire de ce
que semble croire le journaliste. Elle concerne éventuellement Sante Fatone,
dont la mère était propriétaire de la Renault 4 qui servit de voiture-relai.
Battisti, ce jour-là, n'était pas là, il ne tua pas Torregiani, il n'en
blessa pas le fils (touché accidentellement par son propre père), il ne tira
pas et il ne s'enfuit pas.

Je doute fortement qu'Armando Spataro, durant l'interview, ait soutenu le
contraire (comme je doute tout autant qu'il démentira jamais l'
interprétation contraire de l'intervieweur). Spataro nous explique plutôt, à
propos de l'assassinat de Sabbadin, que des témoins oculaires ont vu sur le
lieu du crime un personnage ressemblant à Battisti (" et c'est à ce moment "
, raconte-t-il avec une ironie volontaire, que le repenti Mutti entre en
scène pour confirmer). Dommage que, au début de l'instruction de l'affaire
Torregiani, on se soit retrouvé avec entre les mains deux présumés assassins
du bijoutier, tous deux de haute taille - alors que les témoins oculaires
avaient parlé d'un homme grand et d'un autre petit. Contradiction
brillamment résolue par la magistrature en affirmant que l'exécutant "petit"
de l'assassinat avait un aspect tellement plein d'autorité qu'il semblait
grand (!!!).

Belle instruction, du reste ! Armando Spataro devrait expliquer pourquoi on
infligea à un malheureux, Sisinnio Bitti, trois ans et demi de prison,
simplement parce que quelqu'un l'avait entendu se " dire d'accord " avec les
meurtres de Torregiani et de Sabbadin. Cela se traduisit en " soutien
moral " à un meurtre, que seule la législation italienne, modelée sur le
droit inquisitoire, entreprit d'utiliser. Il devrait aussi nous expliquer
pourquoi ce même Bitti, sorti des interrogatoires à l'hôtel de police avec
une otite traumatique, ne put rien faire contre ses tortionnaires parce qu'
ils niaient l'avoir frappé. Spataro, spécialisé dans le " soutien moral ",
devrait justifier son propre " soutien moral " aux paroles de son collègue
de l'instruction, Alfonso Marra (aujourd'hui juge du siège) qui, à propos de
l'usage de la torture durant les interrogatoires, écrivait ceci : " Au cas
où les violences n'entraînent pas de maladie, mais seulement une sensation
douloureuse transitoire sans altérations organiques-fonctionnelles
objectives, on parlera d'un autre délit : celui de coups. Dans cette
dernière hypothèse, il deviendrait impossible d'avérer les faits sur le plan
technique justement parce qu'en l'absence de maladie, on ne dispose d'aucune
confirmation objective ". Ce qui revient à dire qu'en l'absence de
conséquences physiques durables des mauvais traitements, les cas de tortures
infligées à des prisonniers (il y en eut treize durant l'instruction de l'
affaire Torregiani), seront déclassés en "coups", et puis classés, à moins
que la police elle-même ne s'autodénonce.

Que Spataro et Bruti Liberati, s'ils ont envie de parler, se prononcent sur
cette distorsion des normes les plus élémentaires de la justice, et sur tant
d'autres auxquelles la magistrature italienne s'abandonna durant les "
années de plomb " (pour n'en mentionner qu'une, durant le procès contre
Battisti, l'utilisation à l'instruction de sujets psychologiquement faibles
et, en outre, mineurs). Autrement, je continuerai de considérer Cesare
Battisti comme la victime d'une justice droguée, qui n'a jamais su éclaircir
ses responsabilités. Donc, je continuerai de le présumer innocent, comme
devrait le permettre toute bonne conception du droit.

Et qu'ils cessent, ces messieurs, de soulever des questions spécieuses (la
nouvelle demande d'extradition serait valide parce que consécutive à une
condamnation définitive postérieure de deux ans au refus français de 1991 :
en réalité, la sentence de Cassation se limitait à confirmer celle de la
Cour d'Appel). Et qu'ils cessent aussi de se réclamer d'un " espace
judiciaire européen ". Depuis quand les innovations juridiques sont-elles
rétro-actives ? N'est-ce pas justement ce que vous reprochez à Berlusconi ?
Et puis, vous savez mieux que quiconque que Battisti n'a pas le moindre
rapport avec Al Qaeda ou avec les " nouvelles brigades rouges ".

Prononcez-vous sur tout cela, messieurs les magistrats et, après seulement,
occupez-vous de l'affaire Battisti. Je ne vous demande pas un repentir. Une
simple dissociation de vos collègues serait plus efficace.


Valerio Evangelisti
(Traduit de l'italien par Serge Quadruppani)

(1) Pour les "lois spéciales" édictées de 1974 à 1982, voir l'article de
Roberto Bui (qui n'a pas pu être publié en Italie, ni en France), sur le
site web :
http://www.wumingfoundation.com/italiano/outtakes/cesare_battisti_2_french.html

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URGENT

Italy all biography and politics analysis
http://www.carmillaonline.com


Last infos and all texts to Global from France - dernières infos et tout en
ligne:
http://www.cesarebattisti.net



:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::

Battisti, ses livres d'auteurs :
http://www.vialibre5.com/pages/page_romans.htm


Soutien par les ventes en France :
http://www3.fnac.com/search/quick.do?Wkos=1&SearchType=QUICKSEARCH&RNID=-13&SID=abce347b-3c2e-2a50-455f-a740cb0e8068&UID=0c011073d-4303-015d-a5c0-29854ddd4d38&AID=&Origin=FnacAff&TTL=010320042356&category=-1&text=Cesare+Battisti&IMAGE2.x=7&IMAGE2.y=8


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Quote

LETTRE OUVERTE AUX ITALIENS ET AUX FRANÇAIS
Inexplicable cauchemar

par Cesare Battisti


            Pour la onzième fois, je tente encore. Car dix fois déjà, j'ai
commencé à rédiger cette lettre pour m'adresser à vous, Italiens, et
Français aussi. Mais la tension et l'émotion sont telles, les mots qui m'
accusent si violents, et ce qui se déroule est si énorme et stupéfiant qu'un
sentiment d'incrédulité et d'impuissance me paralyse : comment ma seule voix
d'homme peut-elle affronter tous les cris qui ont déjà déferlé contre moi ?
Comment puis-je contrer la rumeur qui m'accable : "criminel odieux",
"assassin", "tueur", . Cet homme qui n'est pas moi porte mon nom dans les
journaux, partout. Cet homme, je ne le reconnais pas.

Mais comment me faire entendre ? Le conflit social de cette période fut à
l'origine d'une procédure d'urgence ponctuée de nombreux procès de nature
forcément exceptionnelle. Au regard de cette situation qui avait suscité un
engagement collectif, comment est-il possible de dégager des responsabilités
et des vérités individuelles ? Que vous dire et que vous donner ? Ma
sincérité. Ma vérité. Voilà tout ce que je possède face à cet assaut.

Oui, j'étais bien membre d'un groupe armé, comme le furent des milliers d'
autres jeunes à cette époque, et je n'étais "chef" de personne. Ayant perdu
confiance dans la justice de mon pays, je me suis évadé pour m'exiler à
l'étranger. Je fus ainsi jugé en mon absence, sans aucune possibilité de me
défendre, sans avoir jamais pu parler à l'avocat. Dans ces conditions, je
fus condamné à la prison à vie sur la parole dictée des "repentis", qui
furent acculés à négocier leur peine.

Ma vérité. La " révolution " me saisit par hasard dans une rue en
effervescence, venant croiser le " rêve communiste " que j'entendais conter
chez moi, à la ferme, depuis ma toute petite enfance. L'engagement politique
qui en découla, force m'est de l'assumer. Il fait partie de mon passé, de
cet engouement disparu, dépassé par la maturité, sanctionné par l'exil. Il
fait aussi partie de l'histoire de mon pays. Cette histoire tragique qui fit
des morts et des deuils, ces morts qu'on ne peut ni ne doit oublier, ces
victimes qui hantent notre mémoire collective.

Voilà des années à présent que j'écris pour comprendre et faire comprendre,
que je vais partout à la rencontre des jeunes gens, leur exposant mon
parcours chaotique afin que leur instinct de révolte ne les emporte pas vers
des chemins aussi dramatiques que ceux qui furent les miens. Ces courtes
années d'errements que je m'efforce de leur éviter, je les ai payées par
plusieurs années de prison et plus de vingt ans d'exil. Averti de la parole
d'État de la France, ouvrant ses portes aux Italiens, je m'y suis réfugié il
y a quatorze ans, et sa justice me déclara non extradable.

Mais aujourd'hui, sans que je comprenne ni pourquoi ni comment, l'
extradition me menace à nouveau, et la réclusion à perpétuité. Dans cet
inexplicable cauchemar dont toute raison m'échappe, je ne sais et je ne peux
vous dire qu'une seule chose : si tel devait être mon destin, alors, en
vérité, justice ne serait pas faite.

C.B.



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E N G L I S H - U S   E X P L A N A T I O N S

CESARE BATTISTI!

Collective Resistance against the extradition from France to Italy
Lawsuit last day April 7th, Paris.
Meeting at the square, in front of the Law Court, 4 pm.
and all unlocal calling to solidarity.

On Tuesday, February 10, Cesare Battisti living usually in France (according
a contract of political refugee with President Mitterand under the second
Cohabitation Government and receiving his working card from Alain Juppé
Foreign secretary), was arrested and committed to prison in view of his
extradition agreeing an illegal pressure in France from the Italian
government. Thanks to the competence of the lawyers and to the precision of
the judges, he was set again at liberty but temporary, until the term of the
lawsuit on Wednesday, April 7th.

The first question is the importance of our local French constitutionnal law
while there is not a Constitution still acting to European Community and nor
elected European government. The second question is on ingerence of one
European country to other in name of the Community affairs while there is
not an elected united power of the largest Community. So the question really
is a new fascism as expert and technical - oligarchies.

More our vision can help Global questions on the actual misunderstanding on
Democracy. First it concerns rights and duties on political asylum still
available, and the duty of insubordination in front of the slander,
inherited from the French revolution but staying an impresciptible right in
French memories (even it would have disappeared from the texts), in
consideration of the minority Resistance under Collaboration majority in
front of the Nazis during the last world war, and more till Liberation in
front of the reality of the Shoa.

At last it concerns amnesty as a political (dualistic) concept coming from
de Gaulle - Chirac's historical reference - to restore Civil Peace after
divided crisis : March 12th, Italy pardoned the principal persons in charge
of the extreme right-wing attendat to the bank of the agriculture of Milan
in 1969 (85 victims, more the arrest of the pacifist anarchists among whom
Valpreda stayed useless four years of prison, and Pinelli was murdered
thrown out of a window since the police station). In three acts (among them,
Bologne Station bomb) coming from this part, there were quite the same
number of victims than of ten bombs in the Spanish trains in March.

In Italy the armed revolutionary fight arose after the para-Statement
terrorism bombing mass, from 1969, association of the neofascists, the room
P2 - Opus Dei of Vatican secret office and money - intricated with the
mafia, the army and the police. At the time of the market of the European
nuclear waste towards Italy of the South.

Italian people and government can decide that amnesty is a debole concept
allowing that a part in power can amnesty itself exclusive of other part.
But we have another idea on amnesty to re-integrate the two opposite parts
restoring civil Peace. From this view amnesty necessity suppose that in past
times any crimes would have been able to be committed by both parts in
presence, and involving a civil war was embryonic.

Furthermore, the denunciation by penitents, even they are tortured, or
bought for their remission, is against Human rights and furthermore,
contributing to the coherence of the testimonies it is not credible honest.
For another hand, stronger reason in Political insubmission the same as
institutionnal war military causes askes that a condemned person remains
silent about crimes committed by companions or received orders : who does
not accept to be a delator in Political cause and playing that way against
his own interest is quite respectable.

Battisti, out of violence himself agreeing his contract with France is now
the author of several noir novels from his own biography, this former
Italian activist condemned in his nearby country for actions linked with the
political and social situation of the 1970s ; he has been living in Paris
(France) with his two children for the past 15 years.

We are, together, with his counsels Me Terrel and Me De Felice, all the more
shocked by the situation as Battisti has already been subjected to the same
procedure when he first arrived in France. The procedure was then concluded
by an adverse decision from the court of justice, the court having
considered that the Italian procedure was not consistent with French law.

According to the legal principle which states that no one shall be judged
twice for the same facts, this criminal law procedure is both excessive and
absurd as Battisti is submitted to these new extraditory proceedings for a
sentence already passed. Absurd as it is, this double judgment situation
occurred beforehand for another Italian citizen, Sergio Tornaghi, who had to
deal with a second court decision that finally rejected it. That Cesare
Battisti could be detained pending the end of these proceedings < which
might exceed a year < is as unconceivable as it is unacceptable.
His counsels, Mes Terrel and De Felice, will immediately file for his
conditional release and we wish to support their move demanding that he be
liberated without any delay whatsoever.

This affair once again raises the issue of the emergency legislation applied
by Italy as regards what happened in the 1970s. The crimes committed then
within the frame of what was considered a « rebellion against the State »
were treated under special laws that allowed to condemn more heavily for
some specific crimes. Moreover, the new « Repentant
Act » reduced sentences for those who bear testimony against others (with
the consequences one can imagine upon the reliability of testimonies). This
was further enhanced by a « Dissociation Act » which made it possible for
the convicts to plead guilty, thus confirming the repentants¹ version of the
facts, while under the normal judiciary system, the guilt of the accused has
to be established by prosecutors in front of the court.

Since 2003, we have rallied to support Paolo Persichetti, an activist and a
professor at the University of Paris 8 who, after being brutally extradited,
is currently in jail in Italy, harassed by the judiciary system there. We
will not let this happen again. Cesare Battisti must be set free
immediately.


You can sign online at:
http://www.mauvaisgenres.com/peti/index.php`
(the first box asks for your first name and family name, the second box for
your email address, the third for your city/country, and the fourth for your
occupation).


Bookstore online in English-US - to support:
http://www.amazon.com/exec/obidos/search-handle-form/103-9188826-1297435


Contact:
"Via Libre 5" <webmaster_vialibre at club-internet.fr>

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Aliette G-C.
http://www.criticalsecret.com/acc/manifestation.htm



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